Poignant…..

Gravement blessée à une jambe en couvrant le conflit en Syrie, Edith Bouvier raconte avec précision et sincérité l’enfer qu’elle a vécu durant quelques semaines, là-bas.

L’aide fournie par les résistants au jour le jour en attendant son retour en France, ses moments de doutes, ses rares moments de satisfaction, la jeune journaliste relate cette terrible période de sa vie sans en rajouter. Elle évoque le décès de ses deux amis et confrères Marie Colvin et Rémi Ochlik, notamment le pénible moment ou, quelques minutes après le bombardement de la maison où elle était réfugiée, Edith Bouvier a dû enjamber leurs corps morts, pour fuir. Elle devait se cacher
au plus vite, dans une autre maison.
bouvier..
« Les bombardements ont cessé. Comme s’ils avaient eu ce qu’ils voulaient. Pour combien de temps ? Personne n’en sait rien. Les Syriens chuchotent. Les minutes s’égrènent et ma jambe se rappelle à mon bon souvenir. La souffrance a cela de bon qu’elle occulte en partie Rémi, Marie et leurs corps momifiés. Paul est là. Javier non. Je ne l’ai pas vu depuis l’explosion. Je n’ose poser la question à William. Nous n’avons pas pu perdre encore l’un des nôtres. Ces minutes me paraissent des heures… »

L’auteure délivre ici un carnet de bord bouleversant d’une journaliste blessée, dans un pays en guerre…

« Chambre avec vue sur la guerre »
Edith Bouvier
Flammarion/18€
242 pages.
http://www.librairie-gallimard.com/9782081291751-chambre-avec-vue-sur-la-guerre-edith-bouvier/