Réussi…

Grégoire Delacourt emmène son lecteur avec une écriture à la rythmique dans les méandres de l’adolescence. Nous découvrons Antoine, assureur fatigué qui observe sa propre vie comme dans un rétroviseur… Que ce soit ses relations avec sa maman, avec ses proches, le décès de son papa, ses relations avec les femmes, l’auteur n’épargne aucun moment de la vie d’Antoine au lecteur.

Dans ce nouveau roman, l’auteur rompt (enfin ?) avec les récits plutôt bienveillants, les dialogues consensuels pour se risquer à une histoire davantage fragile voire risquée : l’estimation de soi, de sa vie, de son parcours de vie. Un choix osé mais que l’écrivain réussit avec une écriture débordante de finesse et d’humanité…

« Tu vas voir Antoine, bientôt on va taxer les beaux parce qu’ils font de l’ombre aux moches, et les gros, tient, ils chient plus que les autres. Plus de PQ, plus d’eau. Ils bouffent plus. Prennent plus de place. Puis taxer les minces aussi, parce qu’ils bouffent pas assez. Cela dit, si on taxait les cons, on récupérerait des milliards. Des putains de milliards. C’est quoi ici. Dis-moi.  On ne touche pas aux fonctionnaires, pas aux taxis, pas au diesel, surtout pas au salaire des députés, leurs billets d’avion, de train, tout est gratos. Non, c’est nous les cons. »

« On ne voyait que le bonheur »
Grégoire Delacourt
Editions Jc Lattès
19€/364 pages
http://www.editions-jclattes.fr/livre-on-ne-voyait-que-le-bonheur-gregoire-delacourt-590668