Ex-PDG d’Elf et la Sncf notamment, Loïk Le Floch Prigent, 70 ans, a récemment publié un livre (*) où il raconte sa carrière, les bons comme les mauvais moments. Il a accepté de répondre à nos questions. En toute franchise…

Bulles De Livres : Au début de votre livre, vous racontez les sérieux soucis de santé que vous avez subis lors d’un séjour au Togo au début de l’année 2013. Donc, comment va votre santé aujourd’hui ?

Loïk Le Floch-Prigent  : Très bien. J’ai été opéré dès mon retour en France. J’ai la chance d’avoir toujours mes deux jambes. Je peux marcher. Les médecins qui ont fait cette opération, estiment que c’est miraculeux d’avoir pu les garder.

Loïk Le Floch-Prigent, septembre 2013 BdL : Comment et quand avez-vous eu l’idée d’écrire ce livre ? Est-ce un bilan ? Est-ce pour donner votre version des choses que vous avez vécues ?

Llfp : J’ai voulu faire le bilan de ce que j’ai vécu suite à une grosse colère. J’ai vécu un kidnapping là-bas. J’ai failli disparaitre là-bas. Une partie du microcosme parisien voulait peut être que j’y reste, mais non, je suis revenu. Et c’est à mon retour que j’ai ressenti une forte colère. C’est à partir de là que j’ai commencé à écrire ce livre. J’ai voulu, ainsi, envoyer un message d’optimisme.

Bdl : Avez-vous gardé des contacts avec les personnalités que vous évoquez dans votre récit ? (André Tarallo, Abbas Youssef, Christine Deviers Joncour…)

Llfp : Aucun. Absolument aucun. Je n’ai aucune relation avec ces gens. Je n’ai pas voulu rester en contact avec eux, à mon retour en France. Ils n’ont pas cherché à rester en relation avec moi et c’est très bien ainsi.

Bdl : Qu’est ce qu’un bon grand patron, selon vous ?

Llfp : Un « bon » patron est d’abord celui qui sait ce qu’il bâtit pour l’entreprise. Il faut aimer les gens, les collaborateurs, les techniciens et surtout les comprendre, pour que tout le monde avance dans le bon sens. Le grand patron réussit lorsqu’il travaille avec et pour les autres. Il est normal qu’il gagne beaucoup d’argent mais il ne faut pas qu’il s’enrichisse lui seul et fasse mal son travail.

Bdl : Dans le paysage industriel français actuel, qui sont, selon vous, les grands patrons qui réussissent ?

Llfp : Sans hésitation, je dirais Henri Proglio (patron d’EDF, ndlr) et Bernard Charlès (patron de Dassault Systèmes, ndlr). Ils font du bon travail à la direction de leurs entreprises et les font évoluer dans le bon sens.

Bdl : Vous avez maintenant 70 ans. Vous vous rendez toujours en Afrique ou pas ? Cette mésaventure au Togo a-t-elle impacté la suite de votre carrière ?

Llfp : Je continue à travailler et à me rendre régulièrement en Afrique. J’ai un lien permanent avec des gens là-bas. Je continue à m’informer sur tout ce qui se passe dans les domaines qui m’intéressent. Je ne suis pas las du tout, bien au contraire. Je continue à travailler.

(Interview réalisée par téléphone lundi 17 Février.)
(*)